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PAR FABRICE DELAYE Plusieurs start-up suisses font de la protection de la vie privée une expérience utilisateur attrayante.
DONNÉES PERSONNELLES
Depuis de nombreuses années, on répète que les lois helvétiques sur la protection de la vie privée sont un atout dans la nouvelle économie numérique. Les révélations de l’affaire Snowden sur la surveillance des données personnelles, l’arrivée des objets connectés et du soi quantifié et les applications pour smartphone qui nous géolocalisent à tout instant ont rendu la question tangible pour un large public.
Reste qu’à l’exception de la transformation de quelques bunkers de l’armée en data centers, le business suisse de la protection de la vie privée et des données demeurait abstrait pour l’utilisateur lambda. C’est ce qu’a décidé de changer une poignée de start-up.
Privately dans le contrôle d’accès aux données que l’on publie sur les réseaux sociaux, Pryv pour celui des données médicales, Threema avec sa messagerie instantanée encryptée et ProtonMail avec ses e-mails entièrement sécurisés donnent aux utilisateurs des moyens simples et efficaces de protéger leurs données personnelles des grandes oreilles de la NSA comme de Google et consorts. En substance, non seulement elles conservent les données sur des serveurs basés en Suisse mais elles démocratisent des outils sophistiqués d’encryptions. Ils sont invisibles dans l’expérience utilisateur.
Naissance d’un cluster
Spin-off du groupe Kudelski, Privately vient ainsi de lancer une application qui rend les données (les photos, par exemple) publiées sur Facebook et Twitter accessibles uniquement à des destinataires et pour des durées choisis. Il suffit de les télécharger sur l’app qui les publie ensuite sur les réseaux sociaux avec ces paramètres. La lausannoise Pryv commercialise, elle, sa technologie certifiée en marque blanche pour des partenaires dans le domaine de la santé.
A l’instar de Domosafety, ils en font une fonctionnalité de leurs produits. Threema, de son côté, fait un carton en Allemagne avec une messagerie de type WhatsApp entièrement encryptée et utilisée par 3,2 millions de personnes. La genevoise ProtonMail s’apprête à lancer sa boîte mail, elle aussi encryptée, après avoir attiré plus de 300 000 utilisateurs pour la version test. Grâce à une prise en compte soignée de l’expérience utilisateur, ces entreprises concrétisent les promesses d’un cluster helvétique dans la «privacy».