BFM BUSINESS: PRYV, le RGPD dans le secteur de la santé (donnée de santé)

Grâce aux données de santé, il est possible de déduire l’état de santé, aussi bien physique que mentale, d’un individu et ainsi lui apporter des soins plus personnalisés en accord avec le style de vie de la personne. Alors que la PDétait auparavant collectée par le médecin ou l’hôpital, la collecte se fait désormais via des appareils connectés ou des applications. « Exploitées et contextualisées, les données d’un bracelet connecté peuvent informer sur la condition physique d’une personne ou encore sur ses habitudes de vie. Avec les données GPS d’un individu, s’il sort régulièrement de son bureau dans la journée, on peut ainsi en déduire qu’il est fumeur, ce qui est important pendant une étude clinique » explique Pierre-Mikael Legris, CEO de PRYV.

Au-delà d’être une simple contrainte légale, le RGPD, le Règlement général sur la protection des données, apporte un contexte à la donnée privée. « L’entreprise qui collecte des données personnelles doit désormais répondre à ces questions : quelles données avez-vous sur moi ? Ai-je consenti à vous les donner ? Si oui, quand ? Les avez-vous partagées et ai-je donné mon consentement pour ce partage ? Pourtant, loin d’être un frein, le RGPD met en place un cadre à la collecte de données à vocation médicale ». De la même façon qu’un compteur électrique intelligent peut analyser vos consommations et en déduire vos habitudes alimentaires (utilisation de plaques ou d’un micro-ondes par exemple), l’usage d’un store électrique peut informer sur le sommeil d’une personne.

Créée en 2012, Pryv, société indépendante qui œuvre dans le domaine de la santé numérique, développe un logiciel permettant de répondre aux besoins technologiques de la télémédecine et de la e-Santé, au cadre réglementaire du RGPD, ainsi qu’aux contraintes internationales, voire très locales comme le comité d’éthique d’un hôpital peut le demander. « Notre solution est utilisée pour développer des services mettant en œuvre des applications mobiles ou des appareils connectés, elle accélère le travail de nos clients et permet de travailler sur des fondations robustes, de leur phase de prototypage jusqu’à la mise à disposition sur le marché auprès de millions de personnes. » Les risques ? Premièrement, ce serait de ne pas exploiter la donnée alors qu’elle a beaucoup de valeur aussi bien pour l’individu, la médecine que pour la société entière. Deuxièmement, ce serait de mal l’exploiter, par exemple en biaisant le consentement ou en anonymisant les données, ce qui fait perdre le lien avec le patient. Enfin , les risques liés à la sécurité, le vol de données ou encore le piratage, existent.

En essor, Pryv poursuit son développement tout en nouant des partenariats avec des hébergeurs de données de santé (HDS), des sociétés de conseil en RGPD, et des sociétés qui développent des logiciels pour des clients tiers. « Notre ambition ? C’est apporter à nos clients tous les outils nécessaires pour devenir tiers de confiance dans la gestion de la vie privée de leurs clients. Leur enjeu est, à l’instar des banques qui doivent gérer l’argent selon la volonté de leurs clients, de gérer les données de l’individu selon sa volonté » conclut Pierre-Mikael Legris.

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